mercredi 22 novembre 2006

Le beaujolais des doctorants

Apparemment, de nombreuses choses fâchent les thésards, en particulier en fin de thèse. Toutefois, il est parfois de mauvaises décisions qui entraînent de bonnes surprises.
Cela fut illustré la semaine dernière, à l'occasion du beaujolais nouveau.
Nous avons connu, au cours des derniers mois, de nombreux chamboulements. Mais ces actions n'ont pas engendré que des dommages collatéraux (ou latéraux d'ailleurs), mais également des bienfaits collatéraux.
A l'occasion de ces changements, un brassage entre thésards de différents horizons, différents labos, a été opéré. Jusqu'à il y a peu, malgré une certaine proximité, nous nous ignorions cordialement dans l'indifférence la plus totale. Mais les évènements de la rentrée nous ont obligé à nous adresser la parole. Certes, ce fut dur au début, nos isolements respectifs ayant augmenté notre timidité. Tout a donc commencé par de petits "bonjour" et "au revoir", rapidement remplacé par "salut", ça se détendait là.
Bon an mal an, les dialogues ce sont créés .. patati patata (et blablabli blablabla).
Du coup, jeudi dernier, le beaujolais permit de sceller ces nouvelles relations autour d'un certain nombre de verres dans un bar à proximité où, pour la première fois, nous nous sommes tous retrouvés ensemble. Croyez-moi, ça a fait du bruit. Mais le principal est que ça marche. Certes, il y a encore une tendance à rester près de ses congénères de labo (rappelez vous qu'un thésard est timide, à force de rester tout seul devant son pc) , mais le mélange s'opère petit à petit.
Bref, il faut reconnaitre que, malgré tous les mauvais côtés liés à nos conditions qques peu "étriquées" de travail, arrivent parfois des choses qui ne sont pas prévues mais qui aèrent l'esprit. Alors je dis encore!

mardi 21 novembre 2006

L'ingénieur de sécurité

A la fac, on apprend des nouveaux métiers tous les jours. Pas plus tard qu'hier, nous avons eu la surprise d'avoir la visite d'un "ingénieur de sécurité". Bref, je ne sais pas où ca s'apprend ni quelle est la qualification du monsieur. Mais en tout cas, moi je trouve ca très bien. Monsieur sécurité venait inspecter nos bureaux. Et Monsieur sécurité n'en revenait pas. Ca rassurera "thesard au bord de la crise de nerfs" qui parlait la semaine dernière des bureaux. Le problème des bureaux, il ne semble pas que ca soit uniquement le problème des thésards en fin de thèse. Il semble qu'il y ai vraiment un problème de place. Monsieur sécurité donc comptait le nombre d'ordinateurs. Ca fait donc 7 ordinateurs, oui, oui. Non pardon, 8, on en a caché dans un coin de la pièce. Monsieur sécurité peine à passer au milieu des bureaux. Calcule les m². Oui, 8 ordinateurs dans 15 m²! Record battu. Monsieur sécurité, malgré son air effaré, a l'impression d'être tombé sur un cas d'école. Alors Monsieur sécurité nous prend en photo. Non, pas nous, la pièce. Ce doux espace rempli de fils électriques, de cables passant partout, où les disques durs vrombent et la température monte. Nous on s'y habituerai presque. C'est quand on voit la tête des gens qui découvrent "notre espace de travail" qu'on se rend compte que quelquechose cloche. Vous y gagnerez à l'équilibre général, qu'ils disaient... Monsieur sécurité part et s'excuse pour nous avoir dérangé. Ce Monsieur sécurité est décidément un chic type. On attend avec impatience d'avoir de ses nouvelles... :)

vendredi 17 novembre 2006

Un doctorant prend trop de place

Aujourd'hui j'ai appris que j'étais une des raisons principales des problèmes d'espace
dans mon université. Les autres raisons sont d'autres personnes en fin de thèse comme
moi. Si nous sommes entassés dans des petits bureaux où il n'y a pas de place pour passer
l'aspirateur et où, même en plein hiver, il fait 30 degrés à cause des ordinateurs,
l'imprimante, la machine à café et la respiration, c'est juste parce que je n'ai pas
encore fini ma thèse. Bien évidemment, moi et les autres, n'avons le moindre droit de se
plaindre, de protester ou de réclamer des conditions de travail plus décentes.
L'université n'a pas l'obligation d'assurer des bureaux pour les thésards et de toutes
façons la thèse ça se fait chez soi où à la bibliothèque ( Je voudrais ici préciser que
c'est impossible de travailler dans la bibliothèque de mon université, il n'y a que qques
ordinateurs, pas d'accès internet pour les ordinateurs portables et le comble, les
employées de la bibliothèques qui parlent continuellement et partout, il y en a même une
qui parle toute seule quand elle n'est pas avec une collègue ou au téléphone.)

Faire sa thèse chez soi, ça doit être bien ça. Déjà faire une thèse signifie s'enfermer
dans un monde déconnecté de la réalité, utiliser des mots, phrases et expressions
compréhensibles que par certains de tes collègues et vivre continuellement hanté par le
temps qui passe et dans le stress de finir un article, trouver une nouvelle idée,
publier, finir sa thèse....ne pas sombrer dans l'alcoolisme ou la dépression.
Mais dans mon université, il y a bcp d'espace, il y a même des bureaux inoccupés auxquels
évidemment nous n'avons pas accès. Comprendre pourquoi c encore plus difficile que faire
une thèse.

lundi 13 novembre 2006

Frais de mission suite

Bien,
comme vous l'avez tous compris, les personnes qui postent sur ce blog sont toutes en fin de thèse. Il s'en suit qu'elles n'ont pas le temps de faire quoi que soit parce qu'elles ont "la tête dans le guidon", en somme: pas de temps à perdre.
Récemment, nous sommes conviés à une réunion importante (d'après le mail) concernant les financements. Si l'on se réfère au point numéro 7 d'un précédent post, c'est effectivement très important.
Ainsi, nous sommes plusieurs à prendre de notre précieux temps pour aller assister à cette réunion.
La présentation est claire, sur powerpoint: apparemment, les choses changent. On explique le principe des forfaits journaliers ... mais on nous apprend qu'il y a 3 groupes distincts pour le financement, le groupe 1, c'est le top ... nous sommes dans le groupe 3, quelque soit notre statut. Bref, nous posons des questions sur les hôtels, les choix offerts ... tout cela prend une bonne heure, voire un peu plus.
Une fois la présentation terminée, quelqu'un appartenant au groupe 1 se lève, se retourne et nous apprend que nous ne sommes pas concernés par ces changements car nos frais ne sont pas pris sur le budget dont on vient de passer une heure à écouter le fonctionnement!
Nous sommes donc tous repartis en nous disant que cette heure était belle et bien perdue!

Combien de temps cela aurait-il pris de préciser sur le mail les personnes concernées par cette réunion? Sûrement moins que la douzaine d'heures de perdues (une par doctorant présent).

samedi 11 novembre 2006

Envoyer un papier...

Eh oui, la thèse, ca implique d'envoyer ses papiers pour les présenter un peu partout pour se faire connaitre etc...
Seulement, ca induit aussi ce qu'on appelle des dead-lines, l'expression semble choisie expres.
Arrive la fameuse dead-line et que faire??? le papier est pas prêt...mourir n'étant pas considéré ici comme une solution.
Pourtant, plusieurs autres options s'offrent au pauvre thésard deja bien mal en point:
1) invoquer le décès de la grand-mère une 17ème fois (à force, la pensée de la mère-grand encore vivante vous rattrappe)
2) prétexter une immersion fortuite sous un tas de copies plus grand que vous (là il faut bien avouer que ca fait pas trop sérieux, a priori, un tas de copies grand comme ca, ca s'anticipe)
3) un accident corporel important, genre bras cassé (mais pour être crédible, y vaut mieux ne pas avoir la conf' dans les 3 semaines, ce qui est généralement le cas)...et pour l'exemple, n'y voyez pas de mauvais jeux de mots.
4) un besoin impérieux de réviser une partie cruciale de votre papier, qui va le rendre génial (seul problème de cette excuse, c'est qu'après, si le papier n'est pas génial, on perd en crédibilité)
5) un problème de disque dur grillé, de compilation, ou de logiciel payant récalcitrant etc...bref, la tuile informatique (mais là encore, à utiliser avec parcimonie, comme la grandmère, ce genre de choses ca doit arriver une fois, mais après, on doit pouvoir gérer rapidement, au moins pour ce qui est de l'informatique, sinon l'image du guignol peut ressurgir assez vite)
6) un problème sentimental: là c'est plus sur parce que moins vérifiable, sauf que il faut se taper de raconter une histoire à dormir debout pendant des plombes en ayant l'air très malheureux et sincère, ce qui tient plus du boulot d'acteur que de chercheur, chacun sa spécialité. (pour ceux à qui arrive un vrai pb sentimental genre moi, on a pas le courage d'invoquer la solution n°6)
7) le problème financier: ben en fait, vot' conf, elle a l'air géniale, mais j'ai pas trouvé de financement, ce qui remet en cause ma participation...sauf que, de 2 choses l'une, soit y vous disent: bon ben tant pis c'est dommage, et là personne ne sait sur quoi vous travaillez (ce qui n'est pas le but de l'opération), soit y vous disent: on va trouver une solution, envoie le papier et t'inquiètes pas, et là, on peut considérer que la solution n'en est pas une
8) Réaliser qu'on passe plus de temps à imaginer des excuses à coucher dehors alors qu'on ferait mieux de le finir, ce fichu papier, seule solution viable à long terme!!!

Bref, concluons, après mûre réflexion, seul le choix n°8 semble offrir des perspectives d'avenir...la seule chose, c'est qui faut arriver en fin de thèse pour s'en rendre compte (et après on s'étonne que les gens en fin de thèse se mettent à enchainer les nuits blanches!!!..la raison est simple: ils ont évolué du choix n° 1 au choix n° 8, vive la thèse!!!)

vendredi 10 novembre 2006

Des frais de missions..

J'arrive aujourd'hui au bureau, beaucoup de choses à faire, un exam à préparer.. Mais non:
-Il y a une réunion hyper-importante auquel on doit tous aller.
-Ah bon?
-Oui le CNRS change les règles d'attribution des frais de mission. On est censé avoir reçu un mail.
-Ah bon? Et qu'est-ce qu'il y a avait dans le mail?
-un mot de passe pour un site web pour les frais de mission. Faut aller à la réunion pour savoir comment on obtient ces codes.

Super. Bon, je ferais l'exam plus tard. C'est donc parti par une brillante présentation du nouveau-système-super-génial-qui-fait-qu'on-avancera-plus-jamais-d'argent-et-qui-gerera-tout-automatiquement.
Génial! Fini les galères pour obtenir son remboursement. Le CNRS se transforme en agence de voyage! et gère tout pour nous.
Bon d'accord, ça à l'air franchement pas simple. Déjà pour obtenir le mot de passe. Mais au-delà de cela, le système facilite vraiment les choses.

Juste entre parenthèse, les "missions" c'est pour nous doctorant, essentiellement la présentation de nos papiers lors de différentes conférences. La participation à ces conférences doit servir à obtenir de nombreux commentaires pour nos papiers et aussi (et c'est pas négligeable) à se faire connaitre faire du réseau. Bref, les conférences, c'est très utile, mais ca prend du temps et ca coute cher. D'où notre intérêt pour cette "nouvelle règle d'attribution des frais de mission".

Une heure quand même pour nous présenter le nouveau sytème. Mais bon, ca peut toujours servir. Et au moins on est informé.

Jusqu'à la conclusion, par le chef du labo pour refroidir nos espoirs...
"En fait, cette procèdure pour les frais de mission ne concernent qu'une extrême minorité des missions financées par le laboratoire. Pour 95% de vos déplacements, la procédure restera la même, puisque le financement vient de l'université. Cette nouvelle procédure ne concerne que les projets CNRS et de fait peu les doctorants".
Alors là, c'est fort quand même. On fait venir un maximum de doctorants pour nous présenter un super-système-hyper-génial ... qui ne nous concerne pas. Je regarde la salle, il doit y avoir 1 ou deux séniors (des profs) et tout le reste de doctorants.
Un affreux doute me vient à l'esprit. Pourquoi ne pas nous avoir dit avant que cela ne nous concernait pas ou alors qu'à la marge? Les principaux intéressés, les profs, ne sont pas là. Etrange.
Après, c'est sur. Quelqu'un du CNRS se déplace pour expliquer avec beaucoup de pédagogie un nouveau système. Une salle complétement vide, ca fait mauvais effet, surtout pour le chef du labo (et les financements futurs). Astuce: faisons venir les doctorants, forcément concerné si on leur dit que l'avenir de leur financement de mission est en jeu. Et la boucle est bouclée. La salle est remplie! Personne n'est concerné, les doctorants perdent une heure. Mais on sauve la face du labo et des profs qui, forcément, ne prennent pas la peine de se déplacer pour ce genre de choses.
J'ai découvert ce soir une nouvelle fonction du doctorant. Remplisseur de salle. Pas des plus glorieux. :)

mardi 7 novembre 2006

Connaissiez vous l'existence d'avances sur salaires en retard?? oui oui, ca existe!

Quelle est originale la vie du thésard! Mais là, faut avouer, on me l'aurai dit que j'y aurai pas cru. Voila l'histoire:
L'allocation de recherche, c'est un contrat avec votre université et ca dure 3 ans. Mais après?...Comme beaucoup, j'ai postulé à des postes d'ATER, et j'ai eu la chance d'en trouver un dans une autre université. Jusque là, pas de problème.
Seulement, le hic, c'est que mon alloc de thèse avait débuté un 1er octobre...et les contrats d'ATER dans ma nouvelle université débutent tous au 1er septembre. Et alors me direz vous? Ben y a un mois, celui de septembre, où les deux contrats se chevauchent...et ca c'est pas permis attention!
Donc il faut démissionner de votre alloc me disent-ils, mais ils me disent aussi que le temps de gérer l'enregistrement du contrat, faut pas trop compter être payé avant le 15 octobre. Bon, c'est pas top, mais ok. Je vais dans ma première université pour donner ma démission.
Là, je tombe sur une secrétaire, qui avait l'air ne pas être tombée de la dernière pluie, qui me dit que de toute facon les autres ne seront pas en mesure de me payer septembre avant des lustres, ce à quoi j'acquiese: ils ont eu la décence de me prévenir.
Et là elle me dit: voyons, ne démissionnez pas! Vous éviterez un trou dans votre trésorerie et quand vous serez payé par les autres, vous nous remboursez et tout va bien!
Elle était sympa cette secrétaire, et moi, j'étais complètement convaincu.
J'aurai pas dû.
J'explique ça à la nouvelle université. Pas de problème me disent-ils.
Tu parles!!
Parce que leur comptable, il ne voulait pas me payer tant qu'il n'avait pas reçu une lettre de cessation de paiement de la première université. Quand j'apprends ça, je file voir mes anciens employeurs en leur disant qu'il faut qu'ils envoient cette lettre le plus vite possible.
Et là, le comptable de me répondre: lettre de cessation de paiement? Mais on vous a payé jusqu'à la fin de votre contrat! Donc pas de lettre.
Là j'ai franchement commencé à trouver ça moins drôle. D'autant plus que juste après je reçois un coup de fil de ma banquière pas très jouasse de l'état de mon compte en banque.
Sur ce, je retourne voir le comptable de la deuxième université, et je m'énerve un peu du genre: j'ai signé mon contrat, je travaille, maintenant s'agirait de me payer tout de même! Oui mais la lettre? Ben tu commences à m'énerver avec ta lettre! Oubliez septembre, mais payez moi octobre! Ca urge grave!
Là il voit que je suis à bout, et comme il connaît son boulot, il sait que: 1) il peut pas me payer sans la lettre, et que 2) l'autre comptable ne peut pas me faire cette lettre, donc mega problème...sauf si...et là je vois un éclair dans ses yeux: sauf si je rembourse le mois de septembre!
-Ok, mais là niveau tune, c'est pas byzance, alors je fais comment?
-Allons voir le chef comptable .
-ok, pourquoi?
-On va négocier qu'il vous fasse une avance sur salaires en retard!
-Pardon???
-Ben oui, on vous avance les salaires qu'on vous doit (j'aime beaucoup l'idée), vous remboursez septembre, ils vous font la lettre, et nous on après on peut vous payer.
Ce qui fut dit fut fait...
C'est comme ça que j'ai touché pour la première fois une avance sur salaires en retard...ce qui m'a évité une crise de ma banquière...mais pas ses agios.