jeudi 28 décembre 2006

Le long cheminement menant au Saint-Graal (la Publication!)

Nous thésards, sommes de plus en plus incités à publier. Si possible dans des revues internationales. C'est bon pour le laboratoire, et c'est bon pour notre thèse. Une condition quasi-indispensable par exemple pour obtenir la qualification pour le CNU (qui vous permet à l'issue de votre thèse à postuler aux postes de maitres de conférence).

Pour publier dans une revue, rien de plus simple (théoriquement). Vous envoyez votre papier. Vous attendez quelques mois (de longs mois parfois) et vous recevez les fameux rapports. Plusieurs possibilités: (1) le papier est rejetté, merci au revoir. (2) Le papier mérite des modifications substantielles. L'éditeur vous invite donc à faire ces modifications et resoumettre. (3) votre papier est accepté.

La troisième hypothèse n'est qu'une hypothèse d'école. A ma connaissance, ca n'arrive jamais. Reste donc la deuxième. Et quand vous commencez à modifier votre papier, vous avez l'impression de ne jamais en sortir.

Pour un de mes papiers, je reçois 4 rapports (ce qui est beaucoup). Première remarque "espece de frenchie, ca te dirait de parler un anglais à peu près correct" (c'était pas dit comme ca mais c'était bien ca que ca voulait dire). Je passe rapidement sur toutes les modifications demandées. Une me demandait de rajouter un modèle théorique. Je m'execute, y passe beaucoup de temps. Je trouve un anglais qui accepte de me modifier l'anglais. Et hop, le tout est bouclé. Renvoyé à l'éditeur.

Deux mois se passent. L'éditeur me demande à nouveau des modifications substantielles pour pouvoir publier mon papier. Bon point: pas de remarque sur l'Anglais. J'en suis pas peu fier ;-)
Et la moitié du rapport concerne ce fameux modèle théorique. "C'est particulièrement problématique, blablabla, beaucoup de choses à préciser, blablabla, c'est compliqué quand même...". Je commence à être inquiet. Mais ca se termine bien. "Je suggererai donc d'éliminer la partie théorique de ce papier". En fait je préfère ça. D'accord, c'est le même rapporteur qui me demandait dans le premier rapport de construire ce modèle. J'ai essayé, ca lui plait pas. Et finalement il s'en contente sans!

Bref, la fin d'année ici, à la fac (deserte). C'est la révision de ce papier. Espérons donc que ca passe la prochaine fois!

Bonnes fêtes à tous.

mercredi 20 décembre 2006

La thèse selon le petit Nicolas

...non pas le nabot, juste le petit Nicolas :-)

Je vous propose de jeter un coup d'oeil là :
http://petitnicolas.home.dyndns.org/nicolas.htm

Perso, ca m'a remonté le moral de savoir qu'il s'en était bien sorti!

La panne de reveil

Ca vous est déjà arrivé la panne de reveil alors que vous deviez surveiller une interro de vos étudiants? Et ba, je ne vous le conseille pas. On appelle cela la galère de la fin de l'année. Vivement les vacances...

mardi 12 décembre 2006

Copies, suite et fin (je craque complètement)

C'est la période, je sais je ne suis pas le seul, mais vraiment c'est psychologiquement difficile ces copies et l'écart entre ce que l'on raconte et ce qu'on trouve dans les copies...j'ai beau être préparé, j'hallucine
Je m'étais promis de ne pas le faire, par respect pour mes étudiants...mais là, trop c'est trop, je ne résiste pas à vous faire partager ma dernière correction (à l'instant) :
Question : Expliquez le mécanisme de la "courbe de Philipps" et présentez les critiques qui lui ont été adressées.
Réponse (sic, absolument véridique!!) : Le mécanisme de la "courbe de Philipps" s'explique par l'équilibre relatif du marché apte à se compenser. Il détermine le niveau de variation et dans une certaine mesure celui de l'emploi. Le fonctionnement est théorique à raison d'abstraction mais cependant il manque de pratique. La question de dynamique se pose alors. Cette courbe est dite verticale. Elle n'est pas applicable à géométrie variable et ne s'est vérifiée que relativement.

!!! Je crois que j'ai besoin d'un verre...

PS : Désolé pour les non-économistes, mais je crois que la beauté de la réponse transcende les domaines.

dimanche 10 décembre 2006

Du problème des copies

Etre en thèse, ca veut aussi dire donner des TD, et conséquence inévitable...corriger des copies (aïe!!).
Voilà, l'objectif ici n'est pas de se plaindre de corriger des copies, ca fait parti du boulot, mais pourtant...ca fait mal.
Ben oui, on va en cours, on cherche à être clair, précis, à encourager les questions, on insiste sur le sujet du partiel (ca peut paraître un poil démago sur les bords, mais franchement, tant pis), on se dit qu'on fait son job...et....
Moyenne après première correction...6,4. 6,4! mais ca va pas du tout ca!!! (en l'occurence, notation sur le barème donné par le grand prof en charge du cours, qui ne se rend pas compte que les étudiants ne pigent rien à ce qu'il raconte, mais qui veut 11 de moyenne tout de même...d'ailleurs, soit dit en passant, il ne dit que des conneries dans son cours, ou presque)
Bon corrigeons le tas numéro 2...moyenne 6,8,....chouette c'est mieux! (on s'accroche à ce qu'on peut)
Bon, maintenant, le deal apparemment, c'est d'arriver à 10, oups pardon, au moins à 11...qui dit mieux?
Arrive alors le problème d'introspection: suis-je un mauvais enseignant? un sadique de la correction?...suis-je tombé sur un tas de larves uniquement interessés par le gagnant de la prochaine star academy ou le prochain champion de france de foot??
Après un débat intérieur violent, la réponse ultime apparaît : un peu de tout ca est vrai (bon d'accord, je suis surement un peu plus sadique que mes étudiants interessés par le championnat de foot, ou en tout cas, ils ne le sont pas plus que moi).
Bref, il faut se rendre à l'évidence, il faut faire quelque chose, comment faire pour arriver à une moyenne correcte?
Première possibilité, j'en ai rien a foutre!, c'est tous des imbéciles je ne fais rien (ce qui me fait gagner du temps, pas négligeable)...malheureusement, le responsable du cours, ou de l'UFR, n'est pas d'accord. Bon...
Deuxieme possibilité, augmenter tout les notes de 3,5 points. Seulement, comment justifier qu'une copie blanche vaille 3,5 et qu'une très bonne copie vaille 22/20!...bref ca ne va pas non plus.
Reprendre toutes les copies et aller à la pêche (aux points bien sur!!), ahlalala, j'en ai pour des heures! ai-je donc mérité ca???
Solution de dernier recours, décachter les copies et mettre + 4 aux filles qui ont une note >=5...rigolo, mais pas très professionnel, bon j'abandonne aussi cette possibilité...(sinon là, on va vraiment me traiter de démago!)
je suis à cours d'arguments, autant se faire aider par ses collègues...please help!!
Là je vois un pote avec un peu plus d'expérience que moi (oula, attention, il n'est pas en fin de thèse, lui!...il est en post-thèse...période aussi difficile apparemment) mais il me donne LA solution : ben t'as qu'a changer ton barème!
-Pardon, je suis un peu fatigué, qu'est ce que tu veux dire?
-Simple, ta moyenne c'est 6 et des poussières...ca le fait pas, mais au moins t'as noté équitablement (enfin, à peu près...) donc si tu veux une moyenne de 10, il suffit d'augmenter ton barème de 10/6=1,6. Je suis un peu perplexe, tu veux que je note l'exam sur 20*1,6=32?!?!
-Exactement! regardes, quand tu as une question sur 4 pts, tu la passes sur 6...celui qui a 4, tu lui mets 6, celui qui a 2, tu lui mets 3 et ainsi de suite...
-ok mais en plus ca tombe pas juste!
-tu t'en fout, tu arrondis au 1/2 pts supérieur et le tour est joué...
3/4H plus tard, j'avais une moyenne sur mes 2 groupes de 10,4/20... David Copperfield est un looser comparé à moi!!!!



NB: bien sur, je me suis retrouvé avec un(e) étudiant(e) avec 26/20 ./32 (seule exception), mais j'ai considéré qu'en lui mettant 20/20 plus une petite appréciation auprès du prof, ca suffisait...vous approuvez?