vendredi 21 décembre 2007

This is the end!

Bon, l'esprit du reste de la chanson ne colle pas réellement à ce qui m'anime actuellement.

Donc voilà, nous y sommes, tout est fait, the end.
La thèse est soutenue, le dossier envoyé à la CNU, the end.

C'est certes un soulagement, mais c'est aussi le signe que cette période faste en amitié et en déconne touche à sa fin. Du coup, je suis tout de même quelque peu nostalgique par anticipation.

Si l'on doit refaire le fil des derniers mois, voici ce que cela donnerait. Je vous avais laissé un vendredi 10 août, à cracher sur tous ces fourbes partis en vacances loin de la grisaille parisienne... souvenez vous.

Tout d'abord, la fin du mois d'Août, la tête dans le guidon à cravacher pour terminer de rédiger une première version de cette ~#[#@~[\ de thèse de M~#DE!

Néanmoins, comme cela était indiqué dans mon précédent post, nous étions plusieurs dans cette situation et ce fut dur, mais vivable grâce à cela et ce, malgré la fermeture annuelle du bar d'à côté qui nous a obligé à prendre nos quartiers dans un autre bar où la bière est dégueu... mais sans ça, nous n'aurions pu tenir!

Bref, arrive le mois de septembre. Je n'ai toujours pas eu d'info sur mon jury de thèse mais passons, il faut que je termine la thèse pour en avoir.
Je pars une semaine en conf' aux alentours du 10, il faut que j'avance. J'ai les premiers retours sur des chapitres et l'intro, malgré les postes écossaises et germaniques qui ont pris en otage certains de mes corrigés.
C'est à l'arrache que je rédige une première version un peu bancale mais néanmoins d'un seul tenant plus ou moins cohérent. Je décide de l'envoyer à mon directeur de thèse, en lui précisant tout de même que bon, il reste des corrections à faire que je n'ai pas reçu mais que bon, ça ressemble quand même à ce que sera la version finale.... ERREUR!

Je pars ... soleil, euh conf' ... baignade ... euh présentation ... c'est du vocabulaire de chercheur ...

Je reçois un mail de mon DT qui me dit qu'il préfère attendre l'inclusion des commentaires tant qu'à faire. Merde, ce n'était pas prévu ce truc ... je lui réponds que je suis en conf', que je ne vais pas pouvoir tout de suite le faire ... il me dit qu'il attendra ... toujours pas de jury donc!

Je rentre, je passe un temps fou à inclure les commentaires. Quelle connerie! J'aurais mieux fait de dire que c'était la version finale après tout, j'aurais quand même inclus les commentaires.

Enfin j'envoie la version pseudo définitive vers le 05 octobre. Là, le choc, apparemment, mon DT veut lire ma thèse, composée de papiers dont il a déjà reçu des versions antérieures, mais en partie fiables (ne pas lire faibles) tout de même, il y a plusieurs mois.

Je commence à recevoir les commentaires de mon DT. Bon l'intro est bordélique, ça ne m'étonne pas! Le chapitre un, il le kiffe, pas le deux ni le trois et le quatre est achement bien. Bon, on parle alors de jury.

Il faut se speeder, c'est assez galère de trouver des membres du jury et a fortiori des rapporteurs pour une soutenance dans les 6 semaines. Finalement, on parvient, grâce à la gentillesse des membres à composer ce fameux jury.

J'envoie la thèse, 8 exemplaires imprimés, 100€, trois chronoposts, 95€, c'est la fête du slip! Ensuite il faut, dans le même temps, parce que sinon ce serait trop simple, faire des projets en anglais, en français, pour candidater à des postes pour l'an prochain (au passage, un autre chronopost parce qu'on ne peut pas soumettre en ligne et que c'est la date de réception qui compte, pas celle d'envoi... en Angleterre, c'est trop aléatoire c't'histoire) ... et oui! Il faut penser à l'avenir... Parce que ce n'est pas gagné!

Ensuite, la course administrative commence, trouver une salle ... un créneau horaire qui convienne à tous les membres du jury, gérer l'UFR dont je dépends qui ne veut pas entendre parler de soutenance si je n'ai pas fait de résumé en français de ma thèse.

Trois changements de date plus tard... ça c'est fait. Il faut s'occuper du défraiement des membres du jury, une autre histoire compliquée. Puis il faut penser à faire son résumé, préparer sa présentation pfff l'horreur ... je suis sûr que j'ai oublié certaines choses que j'ai dû faire.

Puis la date approche, il faut répéter son speech. Les rapports arrivent, il faut préparer les réponses aux rapporteurs.
La veille de ma soutenance, un des collègues de galères, mes co-peines comme je les avais baptisés, soutenait sa thèse. Évidement, tout s'est bien passé, ça met la pression. Pression que je retrouve aussi dans mon verre le soir, il fallait bien que je passe pour fêter ça, malgré la soutenance le lendemain. Après deux verres, je me rentre... la pression monte!

J'arrive à la maison ... putain! J'ai oublié d'acheter les petites bouteilles d'eau pour les membres du jury, je n'en dors pas de la nuit.

Le lendemain, aux aurores, je me lève, consulte internet pour trouver le supermarché le plus proche, en espérant qu'il soit ouvert suffisamment tôt! Bingo, un franprix qui ouvre à 8h30! Un pote doit passer me prendre à 8h. Bien sûr, on décanille à 8h20, direction le franprix. A 8h35, je suis dans les rayons en train de chercher des bouteilles d'eau et d'acheter des grignottes pour le pot de thèse... On fonce à la salle où a lieu le pot, on dépose les victuailles, on file dard dard à la salle de soutenance, qui est à 4 min à pieds! Après 3 min, je me rends compte que j'ai oublié les petites bouteilles, les fameuses, dans la salle du pot. Je cours les chercher, l'horreur. Mon pote m'appelle, il faut une rallonge! Ahhhhhhhhhh

Finalement, tout est prêt à l'heure prévue! C'est incroyable mais l'ordinateur a marché du premier coup avec le barko!
Mais le Président du jury est en retard, il n'a pas reçu la convocation officielle et s'est trompé de lieu. Heureusement, la formidable secrétaire des thèses l'accompagne en voiture!

Finalement, la soutenance commence avec 30 minutes de retard ... sportive mais tout est bien qui finit bien, the end.

Je suis docteur, après un véritable parcours du combattant! The end.

Le lendemain matin, j'avais cours à 8h, vous imaginez mon état!

Le surlendemain, ironie du sort, je suis allé acheter les petites bouteilles d'eau pour un autre de mes camarades qui n'avait pas retenu la leçon, tout s'est très bien passé.

Enfin, le samedi, le restant d'énergie de réserve était consommé, je m'écroule dans mon lit pour ma première vraie nuit depuis pas mal de temps!

Le lundi, rebelote, course aux papiers pour la CNU. Mardi, un coauteur soutenait, tout s'est bien passé, la boucle est bouclée, the end.

Ainsi, voici l'histoire d'un doctorant lambda ... payé une misère, un ATER ... à terre mais qui se relève :)

Tout ce que je peux faire, c'est souhaiter bonne chance à tous ceux qui se dirigent vers leur soutenance. Mais bon, ce sont surtout de très bonnes années pour qui sait en profiter, se tourner vers les sujets qui l'intéressent et non ceux qui intéressent les autres.

A bientôt, pour de nouvelles aventures!

jeudi 22 novembre 2007

Comment décider de la date d'un exam....

Mail reçu d'un étudiant. no comment.

bonjour,exactly when are we going to take the exam? is it going to take place next week? if you please do not schedule the examination for monday 3 of december because i have to return to my country for personal reasons and i have already bought the tickets. I would really apreciate it if the examination take place next week weather at the hour of t.d. or next thursday at the same time as today. Please take my problem in mind. Thank you in advance.

mercredi 5 septembre 2007

Pain in the ass

La légende était bien vrai : notre second concurrent a bien rendu sa thèse quelques jours en avance sur son programme. Qui va être le premier à faire un faux pas? le suspens reste entier.

A noter, une subtile référence aux exploits de son directeur de thèse dans l'introduction de cette version...la lira-t-il jusque là?

vendredi 31 août 2007

D-Day!

Le 31 août... Finalement on y est. Le sprint final prend fin, il est temps de rendre au secrétariat des thèses un premier exemplaire de la thèse. D'ici à ce soir, j'aurai devant mes yeux un exemplaire du précieux sésame. J'ai bien dit d'ici à ce soir, parceque là, c'est pas encore prêt.. Allez, au boulot!

vendredi 24 août 2007

Le lièvre et la tortue

Notre premier lièvre a tenu ses délais: un beau bébé de 350 pages rendu dans les temps. Pourtant de mauvaises langues lui prêtait 4,3 jours de retard en moyenne...gens de peu de foi. Et je ne parlerais même pas de thesardu (enfin je crois que c'est lui) qui pariait sur 10 jours. Enfin, il a parié beaucoup plus sur d'autres...
Maintenant, on attend le confirmation pour le second...des rumeurs disent qu'il aurait rendu en avance.

lundi 20 août 2007

J-11

J-11, 200 pages au compteur. Jusqu'ici tout va bien.

lundi 13 août 2007

La composition du Jury de thèse...

Fin aôut approche, et la fameuse deadline du 31 août pour rendre la thèse.. Tout le monde est en vacances sauf les doctorants en fin de thèse. En parallèle, les apres négociations avec le directeur de thèse pour constituer le jury. Subtil équilibre entre les attentes du doctorants et les intérêts du directeur de thèse, la négociation peut s'avérer pénible dès lors que les intérêts divergent. La difficulté réside dans un problème d'information incomplète. Le doctorant ignore la plupart des paramètres qui pousseront le directeur de thèse à proposer, à refuser, ou à imposer un professeur dans un jury. Puisqu'il n'est pas dans l'intérêt du doctorant de braquer son directeur de thèse à quelques mois de la soutenance, il faut savoir esquiver, mettre les formes, se montrer rusé. Avec des résultats parfois surprenants, et un jury bien loin de celui espéré. Il faut attendre de son directeur de thèse des réponses de membres de jury qu'il ne faut évidemment pas contacter directement. Un filtre, obscur, permettant toutes les manoeuvres. On en vient à compter les jours pour sortir du calvaire.

vendredi 10 août 2007

Un cerveau en été...

Oh je vous vois, là en train de vous faire dorer la pilule sur une plage déserte. Oui je vous vois, et je vous entends même!
Vous êtes en train de vous dire, "ouah l'aut', un cerveau, l'a pris le melon!"
Pas du tout, ce n'était que pour le plaisir de détourner le titre d'un film de Claude Sautet (vous n'aurez aucun mal à deviner lequel).

Bref, votre fidèle serviteur, moi-même, ainsi que quelques autres désœuvrés, nous retrouvons, passez moi l'expression "comme des connards" à Paris pour boucler le Graal du doctorant, la médaille en chocolat du chercheur, le Pullitzer du thésard ... notre thèse.

Comme certains le savent, il fait un temps pourri, mais alors d'une force ... incroyable. Total, le moral est dans les chaussettes, ça n'avance pas, il fait moche... bouhhhhbouhhhh

Laissez! Je vais bien, très bien même. Un collègue d'antant, ami aujourd'hui nous a montré la voie (Non, ce n'est pas Mistuhirato) pour passer ses nerfs quand tu en baves. C'est simple, il suffit de faire des pastiches de première page de thèse. On rigole bien!

Bref, voici la première mouture de la cuvée 2007 des pastiches, j'espère que mes co-peines en ajouteront également!


Avis aux amateurs ....

lundi 23 juillet 2007

les problèmes administratifs : primordiaux !

Message reçu par e-mail pour publication sur ce blog. Continuez à nous envoyer vos anecdotes!

Je voudrai raconter juste une petite anecdote qui m’arrive en fin de thèse.
Mon école doctorale est accréditer par deux établissement : l’université de
Grenoble 1 (UJF) et l’INPG. Au début j’ai eu le choix de m’inscrire où je
voulais, j’ai choisi l’UJF plus ou moins par hasard. Quelques mois avant la
fin de mon contrat et avant ma soutenance, je demande à la secrétaire de mon
école doctorale un dossier de soutenance, tout en lui précisant bien que je
suis inscrit à l’UJF. Elle m’oriente vers une personne à qui je demande le
dossier et qui me l’envoie. Le dossier est à l’en-tête INPG, mais je ne
m’inquiète pas car l’école doctorale en fait partie. Après des soucis avec
un rapporteur qui dit plus ou moins oui, et le temps d’en retrouver un, je
deviens limite niveau date, mais j’envoie quand même le dossier complet dans
les temps ! Mais forcement, c’était pas le bon dossier ni le bon endroit où
l’envoyer. Il fallait un dossier UJF, à envoyer à l’UJF. Évident me diront
certain ? certes, mais pour moi non, je n’ai pas compris ce qui reliait
université et école doctorale. Et le choix de l’université qui semblait au
départ sans importance reprend tout son sens au moment de la soutenance.
Pour finir, les deux établissement n’ont pas le même protocole de dossier de
soutenance, ce qui me pose de sérieux soucis. Mais les secrétaires,
comprenant la situation, ont été tolérante sur beaucoup de points. Le
principal souci de ce nouveau dossier viens d’un délai plus court d’un moi
pour les rapporteurs.
Pour moi, la moralité de tout ça c’est qu’il faut bien comprendre toute les
démarches administrative et éviter au maximum de faire confiance à ce que
dit une secrétaire et se référer aux textes. Non pas que les secrétaires
soient forcement toutes incompétentes, mais une inattention de leur par à
nos problèmes ou l’oublie d’un point de détail peut arriver.
Pour l’instant je ne sais pas encore si j’aurai l’autorisation de soutenir,
mais ne pas pouvoir soutenir pour un manque de connaissance administratif,
c’est rageant.

Mes collègues m'ont transformé en lévrier de compétitions...

On s'amuse comme on peut. Nous sommes plusieurs thésards à devoir soutenir d'ici à la fin de l'année. Plusieurs choses nous y pressent: tout d'abord, nous sommes censés rendre au 31 août pour renouveller notre poste d'ATER. C'est plus une formalité qu'autre chose, il faut rendre quelquechose qui ressemble à une thèse étant entendu que la thèse définitive, la vraie, peut-être remise quelques semaines (mois?) plus tard. L'autre deadline qui elle est impérative est la qualification du CNU (Conseil national des Universités), indispensable sésame pour ouvrir la poste des recrutements de maitres de conférence pour la rentrée 2008-2009. Le CNU, c'est en décembre (on n'a pas encore la date exacte). Et il faut à tout prix soutenir avant cette date.

Mes chers collègues donc, ceux qui ne rendent pas leur thèse toute suite, s'amusent beaucoup à nous voir stresser les uns les autres. Promptes au pari, ils ont ouvert aujourd'hui un pari sur la date où chacun d'entre-nous enverront à leur directeur de thèse la version définitive de la thèse... Par rapport à la date annoncée, le pari porte sur la minimisation des jours d'écart par rapport à la date...

Bref, à deux mois du rendu de la thèse, me voila transformé en lévrier de compétition! Je ne vous dirais pas pour quand est prévu la version définitive!

mardi 3 juillet 2007

les encombrants

Email reçu ce jour:

Pour permettre le nettoyage approfondi des locaux (passage aspirateur sur les moquettes) pendant les congés d'été, il est demandé à tous les occupants des bureaux de veiller au rangement de tous leurs documents et affaires personnelles, de laisser libre les bureaux et tables, et de libérer le sol de tout encombrant pour faciliter le passage de l'aspirateur.

Je vous remercie de diffuser cette information à tous les membres de votre équipe.

Question: Croyez vous qu'ils considèrent les doctorants comme des encombrants?

jeudi 28 juin 2007

Vite les maths!



Vous êtes sûrement un certain nombre à devoir utiliser les maths dans vos travaux.
Alors voici simplement cette petite image laquelle je crois est parfaitement adaptée à une fin de thèse dans laquelle les maths ont pris une place trop importante.

vendredi 20 avril 2007

D'ac' pour un post-doc

Vendredi, la semaine est bientot si ce n'est deja terminee, j'en
profite pour me poser LA question du thesard en derniere annee: c'est
quoi donc que je vais deviendre? J'ai deja depuis hier un eclairage
sur les possibilites salariales en cas de depart dans l'industrie,
mais l'argent ne fait pas le bonheur (meme s'il y contribue, admettons
le).
Je me lance ... en 3 points:
-1- Un bon post-doc, ca ne se trouve pas dans une annonce, ou alors
c'est un coup de chance.
-2- Il faut commencer a s'en occuper plusieurs mois AVANT la
soutenance,
-3- Se servir du point 2 afin de developper un reseau de
connaissance dans le domaine vise, ce qui permet de satisfaire le
point 1
-4- Finalement, partir a l'etranger est plus facile a valoriser qu'un
sejour en France ...

Si ce que je viens d'ecrire est generique a souhait, c'est en tous cas
mon aprehension de l'apres, on est vendredi, je vais dans quelques
heures me permettre de mettre une pause a la prise de tete et vous
souhaiter a tous un bon week-end.

jeudi 19 avril 2007

eh eh eh

Amis thésards, pour vous remonter le moral c'est ici

Et oui l'Expansion nous annonce que dans pas moins de 4 ou 5 ans, notre salaire aura presque triplé pour atteindre en moyenne 44000 euros par an. Et même pas seulement pour tous ces gens utiles qui font des sciences dures, mais aussi pour les pauvres thésards en gestion et économie (bon les docteurs en lettre , sociologie et droit n'ont pas de perspectives à trois ans selon eux mais ne désepérez pas).

Enfin, pour l'instant je gagne toujours moins que si j'avais arrété après la licence...

L'été ou le cauchemar des thésards

Un problème récurrent pour le thésard est la gestion de l'été.

Votre sollicitude vous incite à vous dire: Il va nous parler des cours, de la rébellion probable des étudiants en fin de semestre après qu'ils aient découvert leurs notes, des conférences auxquelles il craint de se faire allumer par une bande de profs entraînés pour détruire psychologiquement les doctorants, éventuellement de l'angoisse au moment de choisir peut-être (pas sûr quand même, ça fait mauvais genre il paraît) de partir en vacances, mais pas trop longtemps tout de même, puis où, vu qu'il n'a pas un kopeck.

Non! En réalité, il s'agit du fait qu'il fait chaud alors qu'on n'a pas la clim' (cf les posts sur nos conditions déplorables, là pour le coup, c'est vrai). En outre, il fait super beau.
Autrement dit, tout nous pousse à sortir plutôt qu'à cuire au bureau, c'est clair.

"Eh bien, sortez donc mes amis!"

... Malheureusement, les choses ne sont pas si simples, y a toujours un truc qui cloche avec nous, vous l'aurez compris.
Les thésards en fin de thèse doivent rendre leur travail, au moins une ébauche relativement détaillée au plus tard le 31 août.
A l'instar des cigales, le thésard ne pense pas à cravacher lorsqu'il fait froid pour profiter de son été, non non. Il consomme allègrement son temps loisir aussi en hiver. Il se retrouve alors contraint de travailler dans des conditions déplorables, rythmées par les bouffées de chaleur, le manque d'eau chronique, ... j'en fais trop? ok j'arrête là.

Ainsi, le cas de conscience de partir du bureau ou non, à quelle heure ce n'est pas abusé, n'en est que renforcé lorsque les beaux jours reviennent et le thésard le vit très mal.
A un tel point qu'il ne peut plus travailler tellement cela l'angoisse... Alors il sort

mardi 27 mars 2007

Thésards : les mal-aimés du système

On écrit sur nous ! Enfin pas tout à fait...
Bref, Libé et les thésards : Suite de la revue de presse.


Thésards : les mal-aimés du système-
Sous-payés pendant leur thèse, les jeunes chercheurs peinent également à trouver un emploi à l'issue de leur doctorat.
Par Sylvestre HUET
QUOTIDIEN : lundi 26 mars 2007


Travaille bien à l'école et la France reconnaîtra ton mérite. Pour nombre de Français, le discours «méritocrate» est toujours d'actualité. D'ailleurs, les dirigeants politiques attendent tout de ces jeunes chercheurs : découvertes, renouvellement des idées, créations de start-up, dynamisation du système public de recherche... La logique voudrait donc qu'ils soient traités avec égard. La réalité, elle, est quelque peu différente. Etat des lieux chez les «plus méritants» des étudiants : ces jeunes titulaires du plus haut diplôme délivré par l'université française ­ la thèse ­ sanctionnant huit à dix ans d'études après le bac.
«Travail non déclaré, payé au black.» De qui parle-t-on ? D'une PME sans le sou, d'un artisan employant sa famille ? Non. Le constat s'adresse à des laboratoires scientifiques publics, ayant pignon sur rue dans les plus grandes universités du pays. De nombreux scientifiques ­ 1 000 selon une évaluation du ministère délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, au moins 10 000 selon la Confédération des jeunes chercheurs (CJC) ­ y sont victimes d'un «travail non déclaré» selon l'Urssaf.
Parmi eux, plusieurs centaines sont rémunérées par des «libéralités» accordées par de multiples associations et fondations ­ en particulier dans la recherche médicale. Faibles revenus, pas de cotisation pour la retraite (à parfois 30 ans passés !) aucune assurance pour les accidents du travail, des situations illégales... Un véritable déni social, connu et reconnu, mais qui perdure au sein des universités.
Depuis 2004, des négociations officielles, provoquées par un rapport détaillé de la Confédération des jeunes chercheurs sont censées mettre fin à cet état de fait. Au 1er janvier 2007, selon une circulaire ministérielle, toutes les «libéralités» devaient être transformées en contrat de travail à durée déterminée. L'Etat a pris en charge le surcoût pour les thésards... mais pas pour les postdoctorats («les postdocs» dans le jargon) . Du coup, aujourd'hui encore, et malgré les efforts de certains financeurs, comme l'Association française contre les myopathies (AFM) ou l'Association pour la recherche contre le cancer (ARC) qui a mobilisé 3,9 millions d'euros à cet effet, ces «libéralités» existent toujours ou ont été transformées en CDD... mais avec des montants et des durées subitement réduits.
Aides en berne. Autre exemple du manque de moyens accordés aux jeunes scientifiques : l'allocation de recherche que verse le gouvernement à 12 000 doctorants (jeunes chercheurs passant leur thèse) sur les quelque 70 000 inscrits (dont plus de 34 % d'étrangers, susceptibles de toucher une bourse de leur pays d'origine).
Cette allocation fait depuis sa création le yo-yo autour du Smic. C'est un vrai salaire, avec des cotisations et des charges sociales, qui reconnaît le travail d'un thésard.
Egale à 150 % du Smic en 1976, elle était en dessous du salaire minimum en 1982, 1986, 1988, 2002, 2004, 2006. Et vient tout juste de repasser au-dessus. Pourquoi ? Tout simplement parce que les gouvernements ­ de droite comme de gauche ­ ont toujours refusé de l'indexer sur l'inflation. Il suffit de ne rien faire pour qu'elle perde en pouvoir d'achat chaque année. La CJC demande qu'elle soit portée à 1 723 euros bruts en première année, 1 826 euros en deuxième année et 1 925 euros en troisième année... Des sommes inférieures à ce que pratiquent, par exemple, les Pays-Bas.
Et après ? Une fois la thèse passée, puis un, deux, trois, quatre ans de «postdocs» plus ou moins payés, la crème de la recherche scientifique se trouve-t-elle enfin récompensée ? En 2004, on comptait un taux de chômage de 11 %, trois ans après la thèse. Les docteurs en lettres et sciences humaines culminent à 17 %, mais le taux est quand même à 14 % en chimie et ne descend pas en dessous de 7 % pour les matheux et les physiciens. En partie responsables de ce résultat: les entreprises privées où les dirigeants, la plupart du temps sortis de grandes écoles d'ingénieurs et n'ayant pas été formés à la recherche, voient d'un mauvais oeil ces recrues qui ont appris l'indépendance.
Egalement coupable, l'administration publique, souvent incapable de recruter pour des postes de cadres des personnes qui ont pourtant prouvé leur capacité à mener à bout un projet difficile, nécessitant un esprit d'initiative. Quant à l'emploi scientifique public ­ recherche et enseignement supérieur ­ il a subi les à-coups des décisions politiques en totale incohérence avec le discours sur la priorité à la recherche. D'où le fait qu'on dénombre plusieurs milliers de jeunes chercheurs en situations précaires ou en postdoc à l'étranger. Au coeur des préoccupations du mouvement des scientifiques contre le gouvernement en 2003-2004, cette réalité n'a pas évolué depuis lors.


http://www.liberation.fr/vous/emploi/243344.FR.php

vendredi 23 mars 2007

Le syndrome du vendredi après-midi...

Bon soyons honnête, la productivité du thésard dépend forcément d'un certain nombre d'élements. Elle est tout sauf constante. Décuplée à la veille d'une deadline impérative (encore faut-il trouver des deadlines impératives), elle est par contre extrêmement réduite à d'autres moments. Soyons honnêtes avec nous même, le vendredi après-midi est un de ces moments là.. Il faudrait les voir ces doctorants errer dans les couloirs prêts à faire une pause avec le premier venu (une pause+une pause+une pause= une après-midi de pause, c'est pratique), faire du café, partir, revenir, boire le café, taper la discut' avec un autre doctorant, retourner devant son ordinateur pour consulter ses emails (et faire semblant de travailler). Je pense que ce syndrome du vendredi après-midi n'est pas propre au doctorant, il doit bien exister un peu partout. Mais ne sous-estimez jamais la capacité du doctorant à être créatif pour se trouver toute une série de superfuges pour rester toute la journée à l'université, se donnant ainsi bonne conscience, tout en faisant tout sauf quelquechose qui lui permettrait d'avancer sa thèse.. Tenez, regarder ce blog. 75% des contributions (dont celle-ci) ont été écrites le vendredi après-midi.. et je ne vous parle même pas des commentaires. Et s'il n'y avait que ce blog..
L'université est un lieu d'émulations. Je ne rigole pas, c'est vérifié dans de nombreuses situations. Mais le vendredi après-midi, c'est le contraire.. Chaque doctorant regarde l'autre en se disant "qui craquera le premier". De toute façon, à la fin, c'est toujours la même chose. On se retrouve tous au café..

mardi 20 mars 2007

Thésard, une vie de loser?

Pour se mettre de bonne humeur... Loser, loser? Loser toi-même, non mais o! :)

Devenir chercheur en sciences humaines, un véritable parcours du combattant.
Thésard, une vie de loser
Par Clarisse BUONO
QUOTIDIEN : mardi 20 mars 2007

Clarisse Buono docteur en sociologie et chercheuse à l'EHESS-CNRS. Auteure de Félicitations du jury, Ed. Privé, collection les Clandestins, 2007.

Qui a conscience de la façon dont se traduit la paupérisation des jeunes surdiplômés aujourd'hui ? S'il est entendu que se lancer dans une carrière de chercheur n'a jamais été une sinécure, le quotidien de nombreux jeunes chercheurs de nos jours tient du sacerdoce. Car voici la vie d'un jeune chercheur en sciences humaines ou sociales aujourd'hui. Prenons un idéal type : celui d'un jeune provincial tout juste diplômé en DEA. Voulant poursuivre en thèse de doctorat, il postule dans une des universités parisiennes selon le calcul évident qu'une fois docteur, il aura plus de chances d'accéder à un poste au vu du nombre de facultés en place dans la capitale (il sait déjà que les chances sont infimes d'être recruté dans une université où l'on est inconnu). Il doit s'installer et, selon ses moyens, devra opter pour un studio (entre 500 et 800 euros de loyer mensuel) ou une colocation (s'il s'en sort bien, environ la moitié).
Une fois le «jeune» thésard (si son parcours est rectiligne, il affiche déjà un bon 24 ans) inscrit en thèse, sa tâche est claire : il a quatre ans pour obtenir son doctorat et faire en sorte de posséder un CV irréprochable en fin de thèse. Il doit, durant ce laps de temps, assister aux séminaires, colloques et autres congrès concernant son sujet, égrener la littérature s'y rapportant, réaliser un terrain si sa spécialité s'y prête (on n'attend pas moins de la part d'un jeune sociologue qu'il ait réalisé une centaine d'entretiens retranscrits pour valider ses écrits), analyser et écrire entre 300 et 500 pages dans le but de produire une pensée. L'allocation de recherche pouvant aider à ce parcours n'est allouée qu'à environ 10 % des thésards. Il faut donc pour notre Homo sociologicus trouver un moyen de gagner sa vie en même temps qu'il travaille sa thèse.
Jusque-là rien de catastrophique : qui n'a jamais travaillé pour financer ses études ? Une fois calé au milieu de ses séminaires et de ses activités hautement intellectuelles, le mi-temps au McDo ou les heures de cours privés que se procure le thésard lui permettent tout juste de régler son loyer, sa nourriture, ses charges fixes. Son emploi du temps déjà bien rempli, reste le fameux CV. Celui-ci, adjoint obligatoirement à la thèse avec mention, est le sésame à l'accès aux concours des postes de maître de conférence ou de chercheur statutaire.
Quatre cases, au minimum, doivent être remplies : thèse, enseignement, recherche, publication d'articles. Notre thésard obtient pour son plus grand bonheur des charges de cours à l'université. Puisque détenteur d'un mi-temps signé chez un employeur principal (ici, McDonald's), on lui donne le droit d'enseigner pour un an. Il commence en octobre, sera payé entre 1 200 et 1 400 euros (pour environ 76 heures) au mois... de septembre de l'année suivante. Qu'à cela ne tienne, il obtient un contrat de recherche dans la foulée où lui est offert l'équivalent du Smic pour un mi-temps de six mois. Il réalise en réalité un quart de temps sur un an l'obligeant à abandonner momentanément l'élaboration de sa thèse et son travail au fast-food (le thésard sait qu'il fait le bon choix) et ­ les fonds publics n'étant pas débloqués avant sept mois ­ devra avancer les frais durant cette période. Peu importe, lui explique-t-on, il n'a qu'à s'inscrire au chômage ; il percevra les Assédic dues pour son travail de serveur.
A cette heure, notre jeune thésard travaille à une tout autre recherche que la sienne en donnant des cours qu'il a dû produire tout en continuant à participer à des colloques pour ne pas perdre le fil de sa recherche personnelle en même temps qu'il avance les frais relatifs à sa survie. Ses revenus s'élèvent à environ 700 euros (pour les plus chanceux, la famille joue les mécènes), il en dépense les trois quarts pour survivre et le quart pour la recherche et l'enseignement. Mais l'investissement ne s'arrête pas là : pour être fin prêt au moment de son obtention de doctorat, le thésard doit participer à un nombre certain de colloques, qu'il finance de sa poche, n'étant pas rattaché statutairement à un laboratoire.
Sa participation à la recherche achevée, notre futur docteur doit se rendre à l'évidence : son nom (inconnu) n'apparaîtra pas dans la publication qui, de fait, ne pourra être exploitée dans son CV, et le contrat promis sera transformé en remboursements de notes de frais, s'il les a gardées dans le meilleur des cas. Ses Assédic sont épuisées, son CV est toujours vierge et sa thèse n'a pas avancé d'un pouce. Il reprend donc son petit boulot, se remet à travailler sa thèse jusqu'à la prochaine opportunité d'étoffer son curriculum.
Quatre ans plus tard, si toutefois il a résisté à ce rythme, le thésard (déjà âgé de 28 ans, pour les plus jeunes) devient docteur et se retrouve à postuler au milieu de 300 autres pour obtenir LE poste offert au CNRS. Bien sûr, il ne l'a pas, car lui sont reprochés son manque de linéarité dans ses recherches ou encore d'avoir mis cinq ans au lieu de quatre pour achever sa thèse.
Après une dizaine d'années de parcours de combattant universitaire, notre tout jeune docteur n'a plus qu'une solution : partir à l'étranger ou se reconvertir.
© Libération

lundi 19 mars 2007

Le syndrome "Demain, je m'y mets"

Aux thésards qui se disent tous les jours qu'ils auraient du travailler plus et qui se consolent en se disant qu'ils feront mieux DEMAIN, je veux simplement dire que le syndrome "demain je m'y mets" porte un nom. La semaine dernière, lors d'une discussion avec un ami pseudo-psy, j'apprends qu'en fait ce type de thésard souffe d'une maladie psychologique appelée "Procrastination".

Définition : La procrastination désigne la tendance pathologique (rien que ça!) à remettre systématiquement au lendemain quelques actions, limitées à un domaine précis ou non. Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque ça ne lui procure pas de gratification immédiate. Les étapes qui mènent au report des tâches à realiser s'auto-entretiennent (cercle très très vicieux donc).

Aux procrastinateurs, les principaux remèdes proposés :
- dans sa vie, commencer par se fixer des objectifs réalistes (ou pourquoi le thésard est la principale victime de ce fléau psychologique...).
- essayer de s'engager auprès de collaborateurs pour se tenir à ses objectifs (ou le bon côté des co-écritures... )
- tout mettre en oeuvre pour se sentir soutenu et comprendre qu’on peut être apprécié pour soi et non pour ses seules performances (ou pourquoi c'est utile d'avoir de vrais amis... )

En un mot et je cite "les procrastinateurs ne sont ni paresseux ni désorganisés, comme on le croit souvent, mais souffrent d'un comportement lié à l'estime de soi"... C'était donc ça! Il paraît que mettre des mots sur les maux, ça soulage. Moi, ça m'a bien aidé : Je glande pas, je procrastine...

vendredi 16 mars 2007

TD du matin, chagrin

Bon, comme chacun sait, on doit donner des td, qu’on soit allocataire, vacataire, ater, ou n’importe quel autre truc en ter. Problème : un jour parmi d’autres où Dieu était d’humeur morose – voir médiocre (voir vilaine) -, il se dit : « Pourquoi ne pas insuffler discrètement (le fourbe, ndla) à ces charmants chargés de planning des universités françaises l’idée grandiose de mettre des td à 8h du matin ? ».

Sans doute devait-il penser, dans sa grandiose naïveté, que ça empêcherait ses charmants thésards chargés de td de finir au bar d’à côté jusqu’à pas d’heure. Sans doute devait-il aussi imaginer que les susdits thésards se diraient, du haut de leur haute conscience professionnelle : « Non, pas d’apéro ce soir, il faut que je prépare studieusement mon td, après c’est au lit à 21h avec une petite verveine, faut que je sois en forme demain matin ».


Eh bien non mon petit père. Tu t’es bien fourvoyé. Car pour le thésard, le td de 8h avec apéro la veille (jusqu’au jour même en fait), c’est un challenge. Et le thésard aime les challenges. Quand aux challenges au pub, n’en parlons pas merci.

Mais attention, même rentré chez lui à 4h30, le thésard est au garde à vous à l’heure, prêt à partager sa connaissance avec une bande d’alcooliques moins expérimentés à 8h. Pétantes.

Et tant pis s’il lorsqu’il entre dans la salle de cours d’un air triomphant, il ne voit pas la petite table postée (autre coup de fourbe) à un endroit improbable au milieu du passage entre le tableau et les étudiants. Tant pis s’il vacille, se rattrape de manière ridicule sur une chaise qui tombe à son tour. Tant pis s’il ne distingue que des formes floues, floues comme le sens des questions des étudiants. Tant pis s’il ne comprend pas d’où vient la voix qui lui parle. Tant pis si ses explications sont vagues, si les regards des étudiants lui paraissent interloqués, voir interrogateurs. Tant pis si il doit user de toute sa ruse et de son assurance pour faire accepter à ces gens que les choses qu’il dit, bien que fausses, sont vraies. Tant pis, parce que l’essentiel, c’est le challenge.

Et mon petit père, nous savons que tu as essayé d’insuffler aux organisateurs de conférences une idée similaire, à savoir la session de 8h du matin – et que tu as même été jusqu’à la session de 8h du dimanche matin. Que croyais-tu obtenir ? Un double challenge, s’est dit le thésard. Avec un résultat… indescriptible.

mercredi 14 mars 2007

De l'art des remerciements

Un moment émouvant pour le doctorant est le jour où il entreprend d'écrire ses remerciements.
Tout d'abord, cela signifie que la fin est proche, ce qui en soi est une très bonne nouvelle. Par ailleurs, cela permet de remercier toutes les personnes qui ont supporté nos humeurs dépressives au cours des années de thèse. Donc le doctorant devrait se réjouir de les écrire.

Mais il existe un problème, celui du remerciement du directeur de thèse. Certains vont bondir. Ils vont dire que pourtant le directeur de thèse est le maître à penser, celui qui a orienté la thèse dans le bon sens, celui qui a su remotiver l'étudiant dans ses moments de doute, celui qui a ... STOP, on arrête les conneries! Ca, dans pas mal de cas, c'est la théorie et non la pratique.

Dans les faits, c'est surtout celui qu'il faut appeler avec un numéro masqué pour qu'il réponde, celui qui ne répond pas aux emails, qui ne sait même pas ce sur quoi vous travaillez.
Pourtant, pour ne pas le froisser, il va falloir le remercier sans trop s'énerver.

Ainsi, l'angoisse monte chez le doctorant. Il faut trouver l'équilibre subtile entre ne pas trop trahir sa pensée et ne pas être trop véhément.

La meilleure stratégie est de s'en remettre aux glorieux anciens qui ont déjà réfléchi à la question. Alors on lit.

Voici en substance ce que l'on trouve. L'étudiant commence par le directeur et annonce qu'il le remercie pour la confiance et la liberté qu'il lui a accordées. A de rares exceptions près, c'est toujours, là où je suis, ce que l'on peut lire. Je vous laisse juge de la signification et vous souhaite une bonne lecture, entre les lignes!

mardi 13 mars 2007

Le thésard est content..

Aujourd'hui, il fait beau. Premier sandwich avalé sur la terrasse au soleil. Et rien que pour ça, le thésard est content. De bonne humeur même.

vendredi 9 mars 2007

Les évadés

La vie d’un thésard n’est pas facile. Travail, pression, nuits blanches à finir les papiers avant de les envoyer aux revues ou aux conférences. Refus, larmes, remises en questions, périodes de doute intense, fatigue, dépressions, fin de soirée au pub, etc. Parfois, une conférence vous accepte. Mais s’ensuivent aussi sec les éternels problèmes financiers, votre labo ne vous la remboursant que très occasionnellement (et beaucoup trop tard), ce qui vous oblige à dormir, la veille de votre présentation, dans une auberge de jeunesse avec quatre autres thésards bourrés d’alcool, et donc portés sur le ronflement intempestif (et donc à présenter le lendemain matin avec une nonchalance ridicule due au manque de sommeil qui entraînera dans la salle sarcasmes et railleries). A la suite de la conférence, vous êtes encore plus fatigué, et vous n’avez plus d’argent pour se payer des vacances. Bref, une vie dramatique.

Heureusement, ici comme ailleurs, le système est ainsi fait que si l’on s’y prend bien, on peut aussi en profiter. Peu de vacances, certes. Mais des vacances gratuites, parfois. Le tout est d’avoir l’œil aguerri, et du temps à perdre. Ce temps, il vous faut le trouver, car il vous évite de basculer – comme c’est déjà le cas d’un certain nombre de mes confrères thésards – dans la spirale infernale de la loose. Ce temps, il vous permettra d’accéder à un autre monde, à un monde peu connu du commun des mortels, et même du commun des thésards (qui sont immortels, à leur grand regret). Ce monde, c’est le monde de la « Conférence Tout Frais Payés », que nous nommerons CTFP, car le thésard aime les sigles, n’ayant pas le temps d’écrire les mots en entier, trop occupé qu’il est à trouver des CTFP.

L’accession à ce nouveau monde présente plusieurs avantages. Tout d’abord, la CTFP, comme son nom l’indique, est TFP. Plus de problème d’argent, et, en général, un délai de remboursement correct (dans mon cas, une heure après l’arrivée sur le lieu de la conf). Mais ce n’est pas tout, loin s’en faut. Dans la plupart des cas, et c’est là son grand mérite, la CTFP est d’un niveau médiocre, en tout cas quand elle vous accepte. Les organisateurs de CTFP vivent en marge du monde moderne, dans lequel les chercheurs (ou leurs universités) payent pour aller aux conférences. Les chercheurs titulaires étant de toute manière financés, les seules personnes intéressées par les CTFP sont quelques thésards en galère de vacances et d’argent. D’où le bonheur : vous arrivez dans un endroit où l’on vous traite comme un scientifique de haut rang, on vous entretient, et vous parlez devant un parterre de personnes acquises à votre cause, que de toute manière ils ne comprennent pas. Rien ne vous oblige d’ailleurs à leur dire que vous êtes un thésard. Vous en revenez glorifié, bronzé et reposé.

Pour les thésards cupides à hautes qualité morales

Vendredi dernier, (oui le vendredi n'est pas très productif ces derniers temps) nous étions avec un collègue, thésard lui aussi (appelons le "valise" pour préserver son anonymat), à la recherche de financement pour l’année prochaine, fatidique 4ème année où l’allocation de recherche s’éteint brusquement et où elle est remplacée, au mieux, par un poste d’ATER au salaire inférieur. Oui, sachez donc qu’il existe au moins une branche où le salaire décroît avec l’expérience : la recherche (de 1400 euros pour un allocataire moniteur les 3 premières années à 1150 euros pour les deux années suivantes an tant qu'ATER en donnant plus de cours – si on obtient un poste. Motivant, non?). Refusant d’accepter ce destin tragique, on a donc commencé à se mettre en quête de financements. Et là, on tombe des nues quand on voit ce qui existe. Deux petits exemples:

- vous avez une vocation? La Fondation Bleustein-Blanchet pour la Vocation vous offre des bourses de 7700 euros pour vous réaliser! Quelle que soit la vocation, le domaine, etc. Il faut juste les convaincre que votre obscur sujet de thèse vous permettra d’atteindre la plénitude et contribuera au développement d’un être extraordinaire, vous. (mais que sans thune, pas de plénitude)

- vous êtes quelqu’un de moralement au top ? Vous pouvez avoir de l’argent pour ça : http://www.fdf.org/jsp/site/Portal.jsp?page=fondations&what=3&fondation_id=331. Perso je fais traverser les petites vieilles et je leur fais signer un certificat dorénavant.

Bon pas tout ça mais vendredi 17h10, c’est l’apéro je pense – en route, penser à se filmer en train de sauver un chat de la noyade.

Mais si je vous jure

Un article de libé d'aujourd'hui: Les jeunes économistes pour Ségolène

Pour une fois que les économistes sont pas présentés comme des salauds de libéraux. Alors maintenant que c'est écrit dans les journaux, vous pouvez le croire: on peut être économiste et de gauche ;))
Et pendant qu'on est sur les à priori, non c'est pas parce que je fais une thèse d'économie que je connais quoi que ce soit sur la bourse. Alors pas la peine de me parler du marché des actions!

jeudi 8 mars 2007

"C'est Chaud et Chaleureux"

toctoctoc.
-"Oui bonjour, c'est la visite de la commission de sécurité, nous venons visiter les bureaux".
-"Pas de problème"
-"Alors, il y a combien de postes ici?"
-"sept"
-"et à côté?"
-"sept aussi, mais c'est plus petit".
-"Ah oui, effectivement, c'est chaud et chaleureux. Donc ca fait 7 postes pour moins de 15m²?"
- "Oui, c'est çà"
-"Mais là, on est en hiver, vous imaginez la chaleur pendant l'été..".

Oui, on sait. Pendant l'été, il fait plus que chaud.

A peine le temps de se retourner, ils sont repartis.
Quoi? Rien sur notre machine à café, rien sur le micro-onde?
Bref, on n'en saura pas plus. Ce fut la visite de sécurité la plus courte de l'histoire. On est curieux de lire le rapport...

mercredi 7 mars 2007

On ne rigole pas avec la sécurité..

Nous avions déjà eu la visite de l'ingénieur de sécurité qui hallucinait il y a quelques mois du nombre de doctorants au m² dans nos bureaux. Il faut croire qu'ils n'en reviennent toujours pas. Nous recevons une lettre:
"Nous vous informons qu'une visite de sécurité de XXX qui aura lieu le jeudi 8 mars. Cette visite sera faite par Mme X, médecin animateur régional de la circonscription, M. Y et M. Z ingénieurs hygiène et sécurité de l'université et M. W, médecin de prévention. "
Autant vous dire qu'on attend cette visite avec grande impatience! Je suis curieux de savoir qu'elles seront leurs recommandations? Est-ce les doctorants qui prennent trop de place? Il faut qu'on pense à changer de place la cafetière..

dimanche 4 mars 2007

Histoires de badges

Depuis maintenant un peu plus d'un an, je rencontre des problèmes avec les badges qui me permettent d'accéder au bâtiment où je travaille, ainsi qu'à mon bureau.

Tout a commencé en décembre 2005. Sans crier gare, mon badge s'est mis à ne plus fonctionner, tout comme ceux de plusieurs autres doctorants. Je suis allé voir la personne responsable qui a vérifié, qui a reprogrammé le badge.
Je remonte, attends quelques jours que les nouvelles données soient intégrées par la porte de mon bureau et puis, rien. Marche pô!

J'y retourne. Cette fois j'ai eu le droit à un ancien badge reprogrammé. Bis repetita. Marche toujours pô!

J'ai dû finalement avoir en tout une demie douzaine de badge qui m'est passée entre les mains. Enfin, le dernier que l'on me donne fonctionne. Notez que plusieurs semaines se sont écoulées depuis le premier refus de la porte à s'ouvrir.

Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles jusqu'en septembre dernier. Nous avons, pour des motifs qui restent peu clairs, été amenés à déménager (dans le même bâtiment).

A cette occasion, j'avais été faire reprogrammer mon badge afin qu'il ouvre la porte de mon nouveau bureau. Jusqu'ici tout va bien.

Il y a de cela 2 ou 3 mois, je m'aperçois, pour une raison inexpliquée, que mon badge ne fonctionne plus, à nouveau. Par contre, il me permet toujours d'accéder au bâtiment, bizarre! Tant que j'avais l'accès au bâtiment, je trouvais la plupart du temps un camarade de bureau présent qui pouvait m'ouvrir (ou avait déjà ouvert) le bureau.

Finalement, cette semaine, je me décide à retourner voir la personne responsable des badges. Je vais la voir et je lui explique mon problème. Elle programme mon badge sur sa porte pour vérifier son état (je rappelle que l'on m'avait dit qu'il fallait parfois un peu attendre pour qu'il fonctionne, quelques heures au moins).

Elle me dit alors:

"Il ne marche pas!"

Je lui rétorque que pourtant il ouvre le bâtiment. Ceci selon moi suffit à conclure que c'est un problème de programmation. Bref, elle me répond:

"Non, non, il ne fonctionne pas, je vous en donne un nouveau."

Qu'à cela ne tienne, ça ne fera jamais que le septième en un an. Elle me le programme sur les bons bureaux.

Aussitôt, je vais l'essayer mon nouveau badge, à tout hasard, si il n'est finalement pas nécessaire d'attendre. Evidemment ... Marche pô!

Je me dis que je vais attendre un petit peu. Samedi dernier, jour où le badge est nécessaire pour rentrer dans le bâtiment à toute heure, j'arrive pour ouvrir la porte d'entrée et là, surprise, la porte ne s'ouvre pas. Obligé d'appeler à l'intérieur un camarade (qui par chance était à côté du téléphone dont je connais le numéro), de lui demander de descendre m'ouvrir, ce qui commence à être plus ennuyeux.

Voilà, alors je n'y comprends rien à ces histoires de badges de barges, mais si je compte le temps passé avec la responsable des badges et surtout, celui passé à chercher des personnes pour m'ouvrir les portes d'entrée et de bureau, les fois où je me suis retrouver en caraf' à attendre que quelqu'un se pointe, ne ferions-nous pas d'avoir de bêtes clés??

J'ajoute qu'avec les nombreux problèmes de vols dans le bâtiment, on nous conseille de bien fermer les portes dès que l'on s'absente. Vous vous en doutez, je ne le fait pas car il faudrait à nouveau perdre 5 minutes pour la rouvrir par la suite.

mardi 27 février 2007

Bonjour, je suis une bourse..

Souvent, on reçoit des e-mails bizarres. Il y a bien-sur ces spams où la veuve de Mobutu vous supplie pour transférer via votre compte bancaire ses 266440101000 millions de dollars. Ce genre d'emails finissent rapidement dans le dossier "courriers indésirables". Passons. Hier, je reçois un email plus étrange, intitulé "Bonjour, je suis une bourse". Forcément, le thésard est attiré par cet appel, le thésard est continuellement à la recherche d'une bourse. Déception, l'email continue ainsi: "Je suis très contente de vous écrire. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m’accorder l’opportunité de faire des études de Doctorat sous votre tutelle.Le ministère d’enseignement supérieur égyptien m’a récemment accordé une bourse gouvernementale pour le doctorat en (Transport, trafic et Routes). La bourse couvre tous les frais de tutelle, les frais liés aux recherches ainsi que les frais de séjour couvrant quatre années académiques selon les règlements du ministère. Cette bourse couvre les études dans le domaine Transport et Trafic et Routes." J'espère sincérement que cette future doctorante trouvera une bourse. Je ne sais pas pourquoi je reçois cet email même s'il est toujours flatteur que quelqu'un souhaite faire son doctorat sous sa tutelle. Enfin, il pour moi, il faudra attendre un peu.. Autre élément bizarre, je ne sais pas en quoi mon profil a pu lui faire crorie que j'avais une quelquonque connaissance du domaine "Transport et Trafic et routes". Tout un programme. J'en reste pantois.

lundi 15 janvier 2007

Les bonnes nouvelles du début d'année

Voilà ce que l'on peut lire en premier titre sur le site du monde aujourd'hui:
"En France, la recherche manque de performances, pas d'argent" ... je me dis alors qu'ils ne manquent pas d'air...
Ensuite je lis l'article, qui nous explique que le problème n'est pas l'argent mais la valorisation de la recherche.

Alors il y a plusieurs choses à dire. La première est que le titre est quelque peu mensonger. En effet, ce que le lecteur lambda retiendra si il ne lit pas l'article sera que la recherche en France n'est pas assez performante et qu'elle coûte cher au contribuable.
Celui qui lira l'article comprendra que le problème ne provient pas de la qualité de la recherche mais de sa difficulté à "vendre" ses résultats ou le fruit de son travail.

Là arrive le deuxième point que j'aimerais soulever. On nous explique que la recherche ne manque pas d'argent mais que le problème est qu'elle ne parvient pas à se faire valoriser. Autrement dit, la recherche n'a pas besoin d'argent, mais son problème est qu'elle n'arrive pas à en trouver suffisamment, le comble. La recherche est une voie de luxe, les chercheurs ne seront donc jamais rassasiés, c'est cela?

Non, bien évidemment. En réalité, il s'agit d'argent public. La recherche manque d'argent "tout court", mais elle ne manque pas d'argent public, relativement à nos confrères européens.

Bon, ensuite le message est quelque peu caricatural, on nous parle de partenariats, de créations d'entreprise ou de brevets ... Aucune mention n'est faite de la diversité de la recherche. Il va de soi que ces propos s'appliquent bien à la recherche appliquée dans un certain nombre de domaines. Mais il va aussi de soi que cela n'est pas recevable pour des domaines comme, par exemple, la philosophie.

Je vois mal une entreprise venir démarcher un chercheur en philo en lui disant qu'elle est prête à financer son travail. Je ne parle pas du brevet ou encore de la création d'entreprise.

Deuxièmement, apparemment il est à peine fait mention du rôle des entreprises. Tout le monde sait qu'en France, les entreprises sont frileuses vis-à-vis de la recherche, et du monde universitaire.

Au-delà de cela, il y a une dimension qui est largement négligée. L'usage de cet argent public. Ce n'est pas parce qu'il est donné en grande quantité qu'il est efficace. Un exemple? Pour rebondir sur les propos tenus dans le rapport mentionné dans l'article. Pour obtenir un partenariat avec une entreprise, il est nécessaire de construire un budget très détaillé, il y a une quantité pharaonique de paperasses à rédiger ou remplir. Dans le cas d'un contrat européen, c'est la même situation. Or, les centres de recherches publics ne sont, pour la plupart, pas dotés d'une structure les assistants dans la préparation des dossiers sur les contrats européens ou d'éventuels partenariats. Ou alors, lorsqu'elle existe, cette structure est atrophiée.

Enfin, une dernière chose à ajouter. Il est dit que, pour ce qui est de l'embauche en entreprise, il y a une "tradition" qui veut que les ingénieurs embauchent des ingénieurs, et que cela ne favorise pas la recherche universitaire. Mais cela est également vrai pour les partenariats. Ce n'est pas un hasard si les écoles d'ingénieurs représentent les 2/3 des partenariats ... (d'après les chiffres donnés dans l'article). Les réseaux de financements ne sont pas publics. On peut ajouter à ce titre, le problème de la taxe professionnelle, trustée en grande majorité par les écoles qui communiquent auprès de leurs anciens élèves pour qu'ils leur obtiennent une part du gâteau. Les 3ème cycles universitaires sont incapables de faire cela, les anciens de ceux-ci n'y pensent pas, dans le meilleur des cas, s'en foutent, le plus souvent. Or, cet argent aussi la recherche universitaire en aurait bien besoin!

Voilà, c'était bien sûr une réaction "à chaud". Il y a sûrement des imprécisions dans mes propos, je vous invite à rebondir sur la question et à apporter des précisions lorsque nécessaires ;o)

mardi 2 janvier 2007

Les Bonnes résolutions 2007

Cette année...

  • Je soutiens ma thèse
  • J'arrete d'aller tous les soirs au bar à côté de la fac
  • Je me lève tôt le matin (surtout quand j'ai des TD)
  • Je travaille 7 heures par jour minimum (comme tous les salariés de ce pays, bordel!)
  • J'écris trois nouveaux papiers d'ici juin (cf. point 1, j'ai pas le choix ;-)
  • J'arrête de me plaindre quotidiennement sur ma vie de fin de thésard
  • Je fais du sport (non, là je déconne, faut pas pousser quand même)